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L’intensification de l’agriculture a conduit à une perte de biodiversité et un déclin des services écosystémiques dans les zones cultivées et les paysages agricoles.
Le plan Ecophyto a permis de mettre en évidence une réelle nécessité de trouver des leviers d’action pour diminuer les recours aux intrants chimiques. L’organisation
du paysage peut influencer la répartition des contaminants, l’exposition des organismes vivants, les processus écologiques liés aux services écosystémiques et donc les
fonctionnalités des agroécosystèmes. Démêler l’influence respective des modifications du paysage et des apports de pesticides représente un défi scientifique qui pourrait
permettre de proposer des recommandations pour des pratiques agricoles durables.
Le projet RESCAPE, qui se place dans le cadre de l'écotoxicologie du paysage, se propose de contribuer aux efforts de recherche sur les effets des pratiques agricoles et de
l’occupation des sols sur les effets non intentionnels des pesticides à l'échelle du paysage. Il s’agit d’établir des liens quantitatifs entre la gestion agricole, la répartition
spatiale des pesticides dans les sols et dans les animaux et les effets des pesticides, en utilisant une approche intégrée à l’échelle du paysage. L'objectif est d'évaluer l'impact
des caractéristiques du paysage (composition et structure) et des pratiques culturales (en particulier des apports de pesticides) sur la résistance des paysages agricoles aux
transferts de pesticides dans les sols, dans les réseaux trophiques et sur la perte de biodiversité fonctionnelle. Ce projet nous permettra de répondre aux questions suivantes :
Quelle organisation des éléments du paysage contribue à diminuer ou à supprimer les transferts latéraux de pesticides ? Comment prendre en compte la configuration des éléments du
paysage dans des modèles afin de visualiser et de prédire les conséquences potentielles des choix de gestion des terres sur la genèse de paysages résistants à ces transferts ?
Quelles caractéristiques du paysage peuvent limiter le transfert des pesticides dans les réseaux trophiques et favoriser la biodiversité afin de limiter les impacts indésirables
des pesticides à travers la gestion de paysage résistants ? Quelles sont les conséquences de la composition et de l'organisation spatiale des éléments du paysage sur le fonctionnement
des agrosystèmes, dans l'objectif d'une réduction d'usage des pesticides ?
Le projet RESCAPE prévoit l’étude de fenêtres paysagères (1 km de côté) dans la “Zone Atelier Plaine & Val de Sèvre” (Long Term Ecological Research (LTER) Network), le long de trois gradients
indépendants : composition du paysage, structure du paysage et utilisation croissante de pesticides, afin de pouvoir discriminer les effets respectifs des caractéristiques du paysage et des
traitements pesticides sur les variables étudiées. Une large gamme de données cartographiques, d’utilisation des terres, de pratiques culturales et de biodiversité sur plusieurs groupes
d’organismes sont disponibles et sont suivies de manière récurrente sur le site d’étude choisi. Ces données seront complétées par des enquêtes auprès des agriculteurs ainsi que par des
prélèvements de sol (caractérisation physico-chimique et dosage de pesticides) et d’animaux (vers de terre, carabes et micromammifères, pour dosages de pesticides) dans différents éléments
constitutifs du paysage (éléments semi-naturels divers, parcelles cultivées). Une évaluation de différentes communautés (vers de terre, arthropodes de surface et micromammifères) sera
également réalisée dans les différents éléments paysagers. La distribution spatiale des pesticides dans les sols sera étudiée à travers le développement de modèles de transfert latéraux
impliquant la dispersion atmosphérique. Ainsi, par l’acquisition de données de terrain et en utilisant la modélisation, le projet RESCAPE permettra d’améliorer les connaissances sur la
manière dont les éléments du paysage affectent les transferts de pesticides dans l’environnement et dans les réseaux trophiques ainsi que la biodiversité fonctionnelle qui assurent des
fonctions nécessaires pour la durabilité des agroécosystèmes. In fine, l’objectif est d’identifier des paysages « à risque » ou « résistants » aux transferts et aux effets
non-intentionnels des pesticides. En effet, sur la base de ces connaissances fondamentales, les résultats attendus permettront de proposer des outils de gestion du paysage permettant
d’améliorer la résistance des agrosystèmes aux effets des pesticides et des bioagresseurs, dans l’optique d’une réduction de l’usage des pesticides.